Avec un titre, pour que ce soit clair.

La la lala

Oups, ca y est, mon contrat se termine.
C'est le grand retour de la recherche d'emploi.

Aujourd'hui, en lisant le blog d'Alexiane et ses démêlés avec le téléphone noir, il m'est revenu en mémoire cette anecdote :
Je dépendais, à l'époque, de l'agence des ASSEDIC bidule (parce que j'en ai fait plusieurs, ma catégorie socio-professionnelle restant mal définie pour eux comme pour moi). Je voulais qu'on m'explique clairement le système de calcul de mon indemnisation.
A cette époque, je pensais vraiment que ça se passait mieux quand on se pointait là-bas sans rendez-vous.
J'arrive au guichet : "Aaah mais non Madame, on ne peut pas nous répondre, nous. Il faut que vous téléphoniez. Il y a un téléphone là-bas".
Oui, là-bas, dans la grande pièce qui fait salle d'attente, pleine de gens qui attendent et de portes fermées.
J'avise un téléphone, juste à côté d'un banc où attend un jeune homme et un bébé braillard. Super, la confidentialité.
Je téléphone donc, une dame me répond, je pose ma question le plus discrètement possible et là, que me répond-elle?
"Ah mais vous êtes dans l'agence bidule, moi aussi, j'entends le bébé qui pleure de l'autre côté de la porte!"

?


" Mais on peut pas se voir alors?"
" Non, ça doit se faire par téléphone."


...


Donc, on a fait ça par téléphone.

L'autre jour, à la radio, Frédéric Taddeï disait que "l'essentiel, c'était d'avoir du temps libre". Quand on est au chômage, du temps on en a. Et pourtant, ce temps-là, il n'est pas vraiment libre: il est consacré à l'angoisse de ne pas avoir d'emploi.
L'essentiel, je dirai, c'est d'avoir du temps et de l'argent.

Un dernier aspect dans les relations avec autrui, lors d'une recherche d'emploi, c'est la relation avec ceux qui travaillent. Ceux qui ont toujours travaillé, ou alors depuis longtemps. Avec ceux qui trouveront toujours du travail, les infirmières, les développeurs...
Comment s'adresser à eux, comment leur faire comprendre vos difficultés, l'argent que l'on compte, les mois que l'on voit passer sans évolution, et surtout, surtout, comment leur faire comprendre la violence que peut représenter le fait de ne rien faire, de se sentir capable d'être utile et de ne voir personne croire en vous, personne pour vous donner l'opportunité de réfléchir, de faire, de vous permettre d'essayer.
Comment faire comprendre la confiance en soi qui baisse, qui disparaît, et l'espoir s'amenuiser, les phases où l'on cesse d'y croire, parce que ça fait trop longtemps qu'on cherche, que si l'on intéressait vraiment on aurait déjà trouvé.
Les remises en question, les projets qui s'ajournent, le sentiment de passer à côté de sa vie?

Un autre aspect difficile, dans la recherche d'emploi, c'est de gérer les relations avec les autres chercheurs d'emploi. Ceux qui vont postuler aux mêmes postes que vous, ceux qui ont fait leurs études en même temps que vous, évidemment.
Ici, en province, les annonces ne sont pas légion et les candidats nombreux.
Alors, comment avoir envie de leur parler de vos recherches?
Éventer vos plans? Dévoiler vos méthodes, pour savoir que vous entrez en concurrence avec quelqu'un dont le profil comporte des similarités avec le vôtre? Voir son profil préféré au vôtre, en vous demandant pourquoi?

Sans compter le sentiment d'injustice face à ceux qui ont trouvé un emploi, en sortant de stage, au coup de bol, à la première tentative, là où vous avez postulé, trop tard, trop tôt, au mauvais moment...

Non, finalement, difficile de conserver un esprit d'entraide avec sa promotion...

Une des choses que je supporte le plus mal, quand je cherche un emploi, ce sont les conseils des autres. Avec le temps, j'ai arrêté de montrer mon CV à tout le monde, ma famille, mes amis, tout ceux qui n'ont jamais cherché un emploi.
Ceux qui sont fonctionnaires, par exemple.

Il y a également les conseils qui marquent:
"Et pourquoi tu n'envoies pas ton CV par internet? Ca marche bien, ça, internet."
Certes. Ca marche bien internet...
Le plus difficile, dans ces cas-là, c'est de garder son calme.

Le mois de février semble propice à l'emploi, malgré tout ce qu'on peut entendre sur la crise, à l'emploi.
Ces derniers jours, j'observe non seulement une recrudescence d'annonces (en tout cas dans mon secteur), et surtout d'entretiens autour de moi.
C'est certainement le lancement de nouveaux projets, en début d'année. Le calendrier influe plus le marché de l'emploi que le climat financier?